Banniere Guicopres janvier 2019

ACTUALITES

La pratique de l'excision en République de Guinée : une réflexion sur les conséquences et les défis actuels

5/9/2024

 
En République de Guinée, la pratique de l'excision, ou mutilation génitale féminine (MGF), demeure une réalité douloureuse pour de nombreuses femmes et filles. Cette coutume profondément enracinée engendre des conséquences physiques, psychologiques et sociales graves, qui continuent d’affecter des générations entières malgré les efforts croissants pour l’éradiquer.

Les conséquences physiques de l'excision sont particulièrement alarmantes. Les procédures, qui varient de la simple incision à l'ablation totale des organes génitaux externes, entraînent souvent une douleur aiguë et chronique. De plus, les risques d'infection, de saignements et de complications lors de l'accouchement sont élevés. Les problèmes urinaires et menstruels, tels que des difficultés à uriner, des infections urinaires fréquentes et des menstruations douloureuses, sont également courants. Les femmes excisées peuvent également éprouver des difficultés sexuelles, y compris des problèmes de lubrification et une diminution du plaisir sexuel.

Sur le plan obstétrical, les complications pendant l'accouchement sont fréquentes, augmentant le risque de césariennes et d'hémorragies post-partum. Les conséquences psychologiques de l'excision sont tout aussi sévères, avec des traumatismes émotionnels qui engendrent douleur, anxiété, dépression et confusion sur l'identité corporelle et la sexualité.

En outre, les répercussions sociales de l'excision ne sont pas négligeables. Les femmes excisées peuvent faire face à la stigmatisation, à la discrimination et à des tensions dans les relations familiales et communautaires, souvent exacerbées par des attentes culturelles. Ces effets délétères sur les relations familiales et communautaires soulignent la complexité de la lutte contre cette pratique.

Un cas récent met en lumière ces défis de manière poignante. La famille Diabaté, originaire de la haute Guinée, vit dans l'angoisse liée à cette pratique. Mory Diabaté et son épouse Fanta ont récemment révélé leur inquiétude concernant leur fille Sira Aris Diabaté, née le 26 septembre 2011, qui a été excisée de force à l'âge de 11 ans par sa tante pendant des vacances. Cette expérience traumatisante a profondément marqué la famille.

De plus, les parents expriment leur crainte pour leur seconde fille, Fanta Aris Diabaté, née le 7 août 2020. Mory Diabaté craint que, malgré les répercussions négatives, la tradition continue à exercer une pression sur la famille, certains membres justifiant cette pratique par des arguments fallacieux tirés de l'islam.

La persistance de l'excision en République de Guinée malgré les condamnations croissantes des organisations de santé et des droits de l'homme souligne l'urgence d'une intervention plus profonde. Les efforts doivent se concentrer sur l'éducation, la sensibilisation et le soutien aux familles pour éradiquer cette pratique néfaste et offrir aux femmes et aux filles un avenir exempt de douleur et de discrimination.

Par Aboubacar SAKHO
Juriste-journaliste

 

 
Dépêches
Express radio

Archives

REGIONS

Guinée: la CRIEF condamne un proche d'Alpha à cinq ans de prison et ordonne la confiscation de tous ses biens

Dissolution des Conseils Communaux : les Forces Vives de Guinée protestent (communiqué)

Maison Centrale de Conakry: le ministre Charles Wright prend des mesures draconiennes

Guinée : La Fondation KPC pour l’Humanitaire signe un Protocole d’Accord avec la famille Ilaix Moriba

Secteur énergétique : le bilan du Professeur Alpha CONDE est élogieux (Par Sayon MARA)

Université de Kankan: des étudiants en colère, cassent tout sur leur passage

Kindia: Le Premier Ministre reçoit une mission du fonds saoudien de développement !

Kindia: le colonel Mamadi Doumbouya prend le poule des troupes

Kindia : La session extraordinaire du conseil interministériel consacrée à la sécurité routière en Guinée

11 morts dans l'accident impliquant le cortège du ministre de la Sécurité à Kolabounyi : le parquet général ouvre une enquête !

Bannière