7/3/2025
Devant la CRIEF (cour de répression des infractions économiques et financières, l'affaire du détournement présumé de 712 milliards GNF et 12 millions USD mise à la charge de l'ex ministre Dr Ibrahima Kourouma et l'ancien Directeur financier, Mohamed V Sankhon n'a pas encore livré tout son secret. Le mercredi 5 mars 2025, après la comparution des inspecteurs, auteurs du rapport d'audit sur l’exécution des budgets du ministère de l’Enseignement pré-universitaire et de l’Alphabétisation de 2011 à 2021 qui incrimine les deux cadres, le président de la chambre de jugement a ordonné la comparution de tous les ministres et autres cadres dont les responsables financiers qui sont venus après Dr Ibrahima Kourouma surtout avant la chute du régime d'Alpha Condé.
Revenons d'abord aux conditions d’établissement du rapport, pour plus d'informations.
A la barre, Kaba Sanoh, le porte-parole de la commission d'audit a indiqué que le contrôle a porté sur trois types de dépenses de 2011 à 2021: les dépenses liées aux rentrées scolaires, celles des examens nationaux ainsi que les infrastructures et équipements.
Entre 2011 et 2014, les inspecteurs disent avoir constaté un montant total de 225 milliards 942 millions 780 milles 283 francs guinéens non justifiés. Il s’agit de la somme des dépenses relatives aux examens nationaux, aux rentrées scolaires et aux constructions et rénovations des infrastructures et équipements.
Selon le rapport, les personnes qui doivent justifier les montants sus mentionnés sont: Ibrahima Kourouma, ministre de l’enseignement pré-universitaire et de l’alphabétisation d’alors, Amadou Diallo directeur du service des examens et contrôles scolaires, Ibrahima Cissé directeur national du service national des infrastructures et équipements scolaires et N’faly Mara, alors chef de la Division des affaires financières.
La deuxième période va de 2015 à 2016. Les inspecteurs ont fait le même exercice. Après avoir confronté, selon Kaba Sanoh, les renseignements de la chaîne de dépenses et les pièces, les inspecteurs ont constaté qu’un montant total de 61 milliards 914 millions 139 milles 650 francs guinéens n’est pas justifié. Là aussi, Dr Ibrahima Kourouma doit justifier ce montant avec Amadou Diallo, Ibrahima Cissé, Fatoumata Binta Diallo, DAF.
La troisième période est de 2017. Les inspecteurs ont trouvé un montant total de 41 milliards 582 millions 434 milles 994 francs guinéens. A l’époque, Ibrahima Kalil Konaté dit K² était le ministre de l’enseignement pré-universitaire et de l’alphabétisation. Ibrahima Cissé était toujours directeur national du service national des infrastructures et équipements scolaires et Fatoumata Binta Diallo, DAF.
La quatrième période va de 2018 à 2020. Les inspecteurs ont trouvé qu’un montant de 75 milliards 404 millions 468 milles 594 francs guinéens n’est pas justifié. Pendant cette période, Mory Sangaré était le ministre de l’enseignement pré-universitaire et de l’alphabétisation. Ibrahima Cissé était encore directeur national du service national des infrastructures et équipements scolaires et Fatoumata Binta Diallo, DAF.
La cinquième période est de 2021. Les inspecteurs ont trouvé un montant de 53 milliards 210 millions 357 milles 211 francs guinéens non justifiés. Alpha Amadou Bano Barry était ministre de l’enseignement pré-universitaire et de l’alphabétisation. Ibrahima Cissé était toujours directeur national du service national des infrastructures et équipements scolaires et Mohamed V Sankhon était nommé DAF.
Au-delà de ces dépenses non justifiées, les inspecteurs ont trouvé que dans la plupart des procédures de passation de marchés publics, les règles n’ont pas été respectées. Ils disent avoir eu même des difficultés à apprécier ces marchés à cause du manque de pièces.
C'est ainsi que la Cour a renvoyé l’affaire au 12 mars pour la comparution des personnes citées dans le rapport d'audit.
KS
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