6/8/2022
Dans la nuit du 3 au 4 août 2012, des policiers et des gendarmes ont attaqué le village de Zogota dans préfecture de Nzérékoré en Guinée Forestière. Cette attaque qui a fait six morts, plusieurs blessés et d'importants dégâts faisait suite à de violentes manifestations des populations riveraines des mines de Vale-BSGR contre les pratiques abusives et discriminatoires de cette compagnie minière, mais aussi contre les autorités administratives de la région qui détournaient les taxes superficiaires et autres redevances minières qui leur étaient dues.
Quelques jours après la commission de ces crimes, une plainte a été déposée devant le tribunal de première instance de Nzérékoré contre les principaux responsables des forces impliquées ainsi que le préfet et le gouverneur de région. Malgré les appels des victimes et des ONG pour faire juger cette affaire, la plainte est restée sans suite. Aucune investigation n’a été menée. Au contraire, certaines personnes visées ont même été promues à des postes de responsabilité.
"Devant ce refus de rendre justice", en 2018, les Mêmes Droits pour Tous (MDT) et Advocate for Community Alternatives (ACA) ont saisi, au nom des victimes, la Cour de Justice de la Communauté Economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) qui après examen de la requête, a reconnu la Guinée coupable de déni de justice et de violation des droits de l’homme en la condamnant au paiement de la somme de 4,56 milliards de francs guinéens (environ 463 000 dollars américains) aux victimes et leurs ayants-droits. Une condamnation qui visait à réparer les atrocités injustement infligée à la population de Zogota.
D'après Maître Fréderic Foromo Loua, Directeur Exécutif de l'ONG Les Mêmes Droits pour Tous (MDT) qui s'exprimait le 5 août 2022 devant la presse, le 20 décembre 2020, la décision de la juridiction communautaire a été régulièrement signifiée à la Guinée. Mais jusque maintenant elle refuse d’exécuter cette décision malgré les multiples relances faites à l’agent judiciaire de l’état.
Toutefois d'après cet avocat à la cour, les victimes et leurs ayant-droits ne comptent pas baisser les bras. Elles demandent avec insistance à l’Etat guinéen de s’acquitter de sa condamnation par la Cour de Justice de la CEDEAO et de faire juger les présumés responsables dans cette affaire.
KS
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