Depuis la publication des résultats partiaux des audits, beaucoup de personnes s’agitent. Et beaucoup d’encres et de salives couleront. Malgré cela, l’objectif noble de contrôle de la gestion publique que s’est fixé le gouvernement doit aller jusqu’au bout.
Ce sont des centaines de millions de dollars et d’euros que les partenaires bi et multilatéraux de la Guinée accordaient à ce pays. Sous le régime Conté, le détournement, le vol, la gabegie ayant été instaurés en système de gestion, tous ces fonds, en plus des recettes internes tombaient dans les poches des ministres et autres hauts responsables de l’administration publique. Le système en était tellement rodé que c’était devenu une habitude, une norme. Au point que, selon la conscience collective en Guinée, celui qui ne détourne et ne vole pas l’argent public est un maudit ! C’est comme ça qu’ils ont fini par désacraliser le bien public, modifier même certaines législations pour leur permettre une plus grande marge de manœuvre dans certains domaines. La décision des nouvelles autorités à voir claire dans la gestion publique est légitime et incontournable. Ce contrôle, il faut le rappeler, ne porte pas sur des biens de telle ou telle famille. Il porte sur le bien public, des malversations économiques réelles et non inventées. Donc il n y a aucune possibilité d’empêcher des audits ! Ceux qui le tentent ne ménagent actuellement aucun effort dans ce sens. L’objectif étant de faire passer les audits comme un règlement de compte politique ou ethnique notamment auprès de la communauté internationale, leur principale cible. Sauf que l’exercice ne semble pas trouver d’échos auprès de celle-là. L’un des diplomates en poste à Conakry confiait récemment que contrôler une gestion est la meilleure manière de « mettre en confiance des bailleurs qui accordent beaucoup d’aides à la Guinée actuellement et encourage aussi des capitaux privés dans le cadre des investissements… »
Faut-il rappeler que deux anciens ministres du gouvernement de consensus de Lansana Kouyaté à savoir Mamadou Camara, de l’agriculture et Ousmane Doré, des Finances, étaient accusés dans l’affaire de coton. Depuis l’extérieur, comme il avait promis, l’ancien ministre des Fiances est rentré au pays et a répondu à la convocation des juges au tribunal tout comme son coaccusé le ministre de l’agriculture. Ils ont été jugés. Tout le monde connaît la suite. Et personne n’a crié au règlement de compte. Cheick Amed Camara, Cellou Dalein Diallo, Aliou Condé, Mamadou Sylla… sont plus guinéens que Ousmane Doré et Mamadou Camara pour échapper au contrôle ?
Ousmane Doré et Mamadou Camara pouvaient aussi passer par leurs ethnies ou amis politiques pour faire le chantage. Mais ils ne l’ont pas fait. Autant les groupes ethniques trouvent bon à ce que leurs fils accèdent à une responsabilité publique, iautant ls doivent être en mesure d’accepter le contrôle. «Tous ceux qui ont mal géré hier comme aujourd’hui devront rendre compte devant le peuple. Parce que pour que mon ministre actuel ne vole pas, il faut qu’il sache ce qui peut arriver à ceux qui ont volé avant lui… » disait la semaine passée le Président de la république. Ceux qui continuent de vociférer, hurlant au règlement de compte ethnique et politique ont échoué.
Kalé
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