« C’est dure » ; « ça ne vas pas » ; « ça galère »…ce sont entre autres expressions qui riment aujourd’hui avec le quotidien des Guinéens, et singulièrement ceux de la capitale, Conakry.
Tant la crise interne- financière notamment- semble atteint son paroxysme. Au point que même les proches ou sympathisants du régime ont du plomb dans l’aile. Ce malgré l’atteinte par la République de Guinée du programme de la Facilité Elargie de Crédit (FEC) avec le Fonds Monétaire International (FMI) en octobre 2016. Une première, soutiennent les autorités du pays.
En dépit de cette atteinte ponctuée de réjouissance des membres du gouvernement, les Guinéens- dans leur majorité- ont du mal à ressentir les effets du bouclage de ce programme dans leur quotidien ou au niveau du panier de la ménagère. Un Programme qui devrait être bouclé, rappelons-le, en 2014. Mais Ebola aurait passé par là, dit-on. Combien de temps faut-il encore pour les Guinéens ? Quand la crise va en crescendo.
Nul ne saurait le dire exactement. Surtout que les premiers fruits n’ont pas été à la hauteur des fleurs. En d’autres termes les premières promesses n’ont pas répondu aux aspirations du moins aux attentes de la masse populaire qui continue- de plus belle- à tirer le diable par la queue.
Quelle est la cause ? Elle ne pourrait être expliquée, globalement, que par la mauvaise gouvernance dont les fruits ont pour noms : la corruption, le détournement, l’impunité… Mais ce qui crève les yeux et qu’aucun membre du gouvernement- fut-il le ministre de l’économie ou du Budget- n’ose avouer, c’est le niveau élevé de l’endettement intérieur du pays.
Tous les membres du gouvernement confieraient leurs langues aux chats à cet effet. Mais certaines indiscrétions évoquent la bagatelle de quatorze mille milliards de francs guinéens de dette intérieure. Vrai ou faux, des entreprises guinéennes- ayant réalisé ou préfinancé- des travaux notamment dans le cadre des festivités tournantes de l’indépendance du pays, ont du mal à recouvré les montants dus. Certaines ont déjà mis en chômages techniques leurs personnels et d’autres ont simplement mis fin aux contrats de leurs travailleurs.
Toute chose à augmenter le nombre de chômeurs mais surtout à accentuer le niveau de pauvreté des Guinéens. Cette phase cachée de l’iceberg, les gouvernants ne le diront pas au risque de tuer tout espoir de développement et d’amélioration du bien être des Guinéens.
Séka Cissoko
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