Qui a donné l’autorisation aux commerçants chinois de revendre le poisson sur le marché guinéen ? C’est la question qui taraude toujours les esprits et maintient en colère les mareyeuses de Conakry pendant que le département de la Pêche, Aquaculture et Economie maritime et celui du Commerce disent, chacun de son côté, n’en être pour rien.
Le ministère du commerce, soupçonné entre autres d’avoir autorisé les chinois à commercialiser le poisson sur le marché guinéen, est sorti cette semaine de son mutisme. A la faveur d’une rencontre avec la presse, le mercredi 14 décembre, le ministre Marc Yombouno a dit qu’il est clair que son département n’a pas autorisé des chinois à revendre le poisson.
Marc Yombouno est même allé loin en soutenant qu’au cours de l’enquête réalisée à cet effet, même un point de vente de poisson en détail détenu par des chinois n’a été vu.
Les vendredi 18 et lundi 21 novembre, pour la petite histoire, les mareyeuses de Conakry ont procédé à des sit-in devant les locaux du ministère de la Pêche, Aquaculture et Economie maritime pour demander la suppression du « monopole » de fait des chinois sur le secteur de la pêche. Les chinois pêchent et revendent en gros et en détail, dénoncent selon les manifestantes qui parlent de concurrence déloyale.
Le ministre André Loua a promis de fermer tous les points de vente de poisson détenus par les chinois à Conakry et à l’intérieur du pays tout en précisant qu’il n’est pas responsable de l’implication des chinois dans le commerce de poisson en Guinée. Avant de confier à la presse qu’il est victime d’un complot fomenté par des cadres de son département.
« Vous savez lorsqu’on engage certaines reformes qui touchent à des intérêts, ceux dont les intérêts sont menacés par votre action feront pour vous faire partir », a expliqué au cours d’une conférence, André Loua qui disait avoir vu depuis la fenêtre de son bureau, des cadres à lui, transporter des manifestantes dans leur véhicule personnel.
Le chef du département de la Pêche, Aquaculture et Economie maritime a fait savoir qu’il accorde des licences de pêche mais il ne peut autoriser la commercialisation des produits de la pêche. André Loua a demandé à ceux qui l’accusent, les mareyeuses surtout, de voir si ce n’est pas au Commerce ou à l’APIP (agence de promotion des investissements privés) que les chinois ont eu leur agrément.
Jusqu’à présent, seule l’APIP n’a pas réagi.
K.G.S
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