La loi rectificative des finances présentée aux députés, le gouvernement guinéen, par la voix de m. Mohamed Diaré, ministre d’Etat en charge de l’économie et des finances, donne des précisions.
Mohamed Diaré souligne d’entrée, « Depuis le vote d’approbation des députés, en décembre 2014, de la loi des finances initiales pour l’année 2015, des modifications importantes sont intervenues par la suite dans le cadre macroéconomique de notre pays qui est fortement impacté par les effets négatif par l’existence de l’épidémie à virus Ebola, par les chocs externes liés à la conjoncture économique internationale. Ainsi, les projections initiales sur lesquelles la loi des finances initiales ont été bâties se sont avérées, après huit mois d’exécution, significativement optimistes ».
A en croire le ministre d’Etat Chargé de l’économie et des Finances, les estimations du gouvernement étaient bâties sur une fin de l’épidémie à virus Ebola au premier trimestre de l’année 2015, suivie d’une reprise des activités économiques dans le pays. Ce que déplore Mohamed Diarré, ce sont les cas de rebondissements multiples et incontrôlés dans l’éradication de l’épidémie en Guinée, et qui ont fortement affecté les prises de décisions des acteurs économiques créant plus d’incertitudes dans le monde des affaires.
Sur ce plan des projections de croissance ont été elles aussi revues à la baisse par le FMI Fond Monétaire International. Ce qui explique une léthargie de croissance dans la zone euros. Contrairement aux Etats Unis, la Chine a elle aussi connue un net ralentissement de sa croissance, a précisé le ministre Diarré.
Selon Mohamed Diarré, tous ces facteurs combinés amènent le gouvernement à revoir ses prévisions inscrites dans la loi des finances initiales, même si certains indicateurs du gouvernement ont pu bien se comporter.
En déclinant les principaux axes de ce document, le ministre d’Etat chargé de l’économie et des Finances, a indiqué que la présentation de la loi des finances rectificatives s’articule des points suivants : Le contexte de la loi des finances, les objectifs macroéconomique pour le reste de l’année entre autre.
Autres raisons évoquées par le ministre, c’est l’impact de l’épidémie sur le monde des affaires. Ce qui a réduit considérablement, selon Mohamed Diarré, les prévisions de croissance en 2014 de 4,1% à 1,1%. Avec un taux de croissance de 4,1 % pour l’année 2015. En plus de l’existence de l’épidémie Ebola, dont la fin était attendue dans un bref délai, la situation macroéconomique a été affectée par la baisse des prix des produits de base sur les exportations et l’absentéisme des investisseurs au seuil des élections présidentielles en vue. En conséquence, les hypothèses macroéconomiques qui ont servi de base à l’augmentation des recettes et aux prévisions des dépenses de la loi des finances initiales pour l’année 2015 n’ont pas été réalisées à la fin du premier semestre.
Les estimations récentes indiquent que le taux de croissance sur le produit intérieur brut initialement projeté à 4,1 % pourraient être nulles en 2015. Le taux d’inflation initialement fixé à 7, 20 % en glissement annuel a été revu à la hausse à 9 % en décembre 2015 et les réserves budgétaires de la Banque Centrale de la Guinée restent maintenues à un niveau adéquat de trois mois d’importations. Le changement de toutes ces données amène le gouvernement à apporter des corrections importantes et de les soumettre à l’appréciation des députés pour que la Guinée soit elle aussi conforme aux réalités économiques internationales, a conclu enfin le chef du département de l’économie et des finances.
Mohamed Lamine Yansané
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