L’une des difficultés en matière de développement socioéconomique de la Guinée est le manque de statistiques fiables dans tous domaines ! Ce manque fait perdre à l’Etat des centaines de millions de nos francs à cause des fonctionnaires fictifs. Mais aussi à cause des agents de l’Etat, qui continuent à émarger, sans scrupule, à la fonction publique guinéenne alors qu’ils ont déjà élu domicile à l’Etranger : Afrique, Europe comme en France, Belgique, Espagne, Angleterre, Canada, Etats-Unis…
Rien qu’en Février 2014, l’Etat a déboursé 98 milliards pour faire face à ses obligations salariales et si on y ajoute les primes à hauteur de 108 milliards par mois, il y a une saignée économique qu’il faut stopper ; que ni la performance de l’Administration Publique ni les besoins de l’Etat ne justifient, reconnaissent les experts à la fonction publique.
Pour ces ‘’délinquants’’ au double statut, la recensement biométrique des fonctionnaires vient, à n’en pas douter, mettre fin à ce qu’ils qualifient de la ‘’belle époque’’. Cependant, ils ne manquent pas d’imaginations pour frauder. En effet, depuis le lancement de la campagne de recensement biométrique, ils sont tous, momentanément, rentrés au pays. Pour se faire recenser puis quitter. Sauf que cette fois-ci, ils trouveront sur leur chemin des mesures contraignantes.
A part la responsabilité pénale des Chefs de service et des Directeurs des ressources humaines engagée en cas d’éventuelles tentatives de fraudes, une inspection spéciale sera être mise sur pied. Un système de pointage, semble t-il, sera très bientôt opérationnel dès après les identifications. On peut s’inspirer d’autres pays ayant réussi la modernisation de la fonction publique, en initiant – on y travaille déjà dessus - des politiques de croisement des fichiers de la fonction publique guinéenne et des services d'assurance maladie et vieillesse de certains pays et de toutes les grandes entreprises privées et banques de la place. Les nouvelles autorités de Guinée semblent se doter en la matière de logiciels capables de détecter les fonctionnaires qui travaillent ailleurs et se font en meme temps payer le salaire sur le dos du contribuable guinéen ! C'est un crime !
Au-delà donc des mesures pratiques contre ce phénomène, entretenu par des cadres et responsables de notre fonction publique, un sursaut patriotique de tous les Guinéens est sollicité pour dénoncer ces délinquants qui sont connus par chacun de nous dans les départements ministériels et autres services de l’Etat. C’est ce qu’on appelle le changement en action ! Le sacrifice qu’il faut consentir pour changer nos habitudes, des comportements qui ont hypothéqué la vie de tant de Guinéens et l’avenir des futures générations.
SACKO Mamadou
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