Au terme d’une journée largement suivie à Conakry et dans plusieurs villes de l’intérieur, la FESABAG (fédération syndicale des agents des banques et assurances de Guinée) membre de l’USTG (union syndicale de travailleurs de Guinée) a décidé de se désolidariser de la grève déclenchée par l’inter centrale syndicale CNTG-USTG pour exiger du Gouvernement le maintien du prix du carburant à la pompe à 8000 francs guinéens.
La décision surprenante de se désolidariser du mouvement de grève générale qui a commencé ce mercredi 4 juillet et ce, pour trois jours, a été prise dans la journée, au cours d’une Assemblée Générale extraordinaire de la FESABAG à la Bourse du Travail sise dans la commune de Kaloum, centre administratif de la capitale Conakry.
Selon le Secrétaire Générale de l’organisation syndicale qui s’exprimait devant la presse à l’issue de cette réunion cruciale, le mot d’ordre de grève contre l’augmentation du prix du carburant à la pompe n’intéresse pas le secteur financier. A savoir les banques, assurances, micro-finances. Par conséquent, les travailleurs du secteur n’ont aucun intérêt à suivre le mouvement lancé par l’inter central CNTG-USTG.
« Le secteur financier n’a rien à gagner dans ces revendications. C’est une perte pour lui. L’augmentation du prix du carburant entraîne certes, la perte du pouvoir d’achat, mais nous allons chercher à le corriger à notre niveau. En suivant le mouvement de l’inter central, nous ne gagnons rien. De ce fait, on se désolidarise. Les banques, les assurances et les micro-finances seront ouvertes, et vont continuer à fonctionner. Après, nous poserons nos revendications à nos patrons. J’ai dit et je le répète, nous n’avons rien à gagner avec l’inter centrale », a affirmé le secrétaire général de la FESABAG, Abdoulaye Sow.
La FESABAG, pour rappelle, s’était montrée opposée à toute augmentation du prix du carburant à la pompe avant qu’elle ne devienne réalité. Que s’est-il alors passé pour que subitement, elle trouve inutile un mouvement de grève qui va dans le même sens? La puissante organisation syndicale veut-elle se venger l’inter central CNTG-USTG qui s’était opposé à la grève du SLECG (syndicat libre des enseignants et chercheurs de Guinée) qu’elle soutenait avec toute sa force? Seul l’avenir nous édifiera.
Kovana Goba Saouromou |