La salle de réunion du ministère de l’Economie et des Finances a servi de cadre, le jeudi 7 mai pour le compte rendu des travaux de la réunion entre le Fonds Monétaire International, de la Banque Mondiale et les autorités de l’économie guinéennes.
La délégation conjointe du FMI et de la Banque Mondiale, conduite Abdoul Aziz Wane, représentant du FMI en Guinée, était à Conakry pour s’enquérir des réalités du programme économique et financier conclu entre la Guinée et ces deux institutions.
La 6ème revue est un programme qui consiste à appuyer la facilité élargie de crédit. Selon Mohamed Diaré, ministre d’Etat chargé de l’Economie et des Finances, la présence de cette équipe est synonyme de maintien de cap en matière de rigueur des réformes et l’amélioration de la gestion des finances publiques. Des caps qui ont permis à la Guinée d’avoir des revues concluantes avec le FMI pour une 6ème fois.
« Cette 6ème revue n’a qu’une seule signification. C’est que les autorités guinéennes sont résolument déterminées vers le maintien de leurs engagements vis à vis de la communauté internationale. Engagements de stabilité, de cadre macro-économique, de reformes structurelles, de maîtrise budgétaire et d’inflation. C’est ce qui se traduit par ces revues concluantes. Malgré que nous étions avec Ebola l’année dernière, nous sommes passés trois fois devant le Conseil d’Administration du Fond Monétaire Internationale. Malgré tout la prestation du pays était quand même bonne.
Compte tenu des difficultés qu’on avait, l’institution a décidé de nous allouer une félicité élargie de crédit rapide pour nous permettre de soutenir notre balance de payements. C’est ce qui nous a permis de compenser un peu nos pertes de recettes. En février 2015 une assistance a également été allouée à la Guinée. A travers cela nous estimons que nos relations avec les services du FMI peuvent être qualifiées d’excellente », s’est le ministre d’Etat guinéen chargé de l’Economie et des Finances.
Les conclusions des travaux seront entérinées par le Conseil d’Administration des Institutions de Breton Wood en fin juin prochain à Washington. Ainsi, l’on saura si la Guinée pourra accéder au septième décaissement dont le montant s’élève à environ 26 millions de dollars américains.
« Le FMI reconnaît qu’en 2014 la fièvre Ebola a eu des conséquences néfastes sur l’économie du pays, la croissance économique a nettement ralenti. Par contre la stabilité macro-économique elle a été maintenue grâce à une politique saine du gouvernement. L’inflation a continué à décroître à 8,5% alors que les réserves internationales de la Banque Centrale sont à des niveaux satisfaisants.
Le franc guinéen s’est dévalorisé devant le dollar et s’est réconforté face à l’euro. Tous les critères de performances et les objectifs indicatifs en fin 2014 dans le cadre de l’accord FEC (fond élargi de crédit) ont été atteints », a souligné Abdoul Aziz Wane, chef de la délégation du FMI et de la Banque Mondiale.
Cependant, a-t-il indiqué, « Plusieurs objectifs indicatifs en fin mars n’ont pu être atteints du fait de pression budgétaire accru ».
Par ailleurs, la mission s’est félicitée de l’adoption par les autorités guinéennes du projet des lois sur les entreprises publiques qui permettra de contrôler les risques budgétaires.
« Cette année 2015 sera plus difficile pour l’économie guinéenne du fait de l’épidémie Ebola qui n’est pas encore sous contrôle, de la baisse du prix des matières premières et à l’incertitude liée à l’organisation des élections présidentielles. Cette année nous projetons une croissance annuelle. Les autorités ont pour objectif de maintenir l’inflation à mois de 10%, d’assurer les réserves à environ trois (3) mois des importations. Elles ont également l’ambition de maintenir le programme d’investissement ambitieux pour maintenir la croissance et améliorer les conditions de vie des guinéens. Tout de même, l’augmentation de salaire des fonctionnaires et la baisse des prix du litre à la pompe ont compliqués la réalisation de ces objectifs », a reconnu Abdoul Aziz Wane.
Il faut également souligner que toutes les cinq dernières revues ont eu lieu en dehors du territoire guinéen, cette fois le FMI a décidé de lever la restriction et a donc permis à sa délégation de venir travailler en Guinée pendant deux semaines.
Pour rappel, durant leur séjour en Guinée, la mission a eu à rencontrer, certains ministres du gouvernement, les hauts responsables du gouvernement et l’association professionnelle des banques. Les discussions se sont concentrées sur les développements économiques récents, les perspectives de croissance, et la mise en œuvre des politiques, ainsi que sur les politiques et réformes structurelles pour 2015.
M. L. Yansané
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