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Élections en Guinée : 2025, l’année des urnes ou des incertitudes ?

8/2/2025

 
À l'instar du chef de l'État guinéen, le Général Mamadi Doumbouya, le Premier ministre Amadou Oury Bah a réaffirmé, devant les militaires réunis au camp Behanzin de Nzérékoré le 6 février dernier, que « 2025 est une année électorale au cours de laquelle seront organisés le référendum constitutionnel, l’élection présidentielle, les scrutins législatif, communal et régional pour restaurer l’ordre constitutionnel. »

Cette déclaration a été faite dans le cadre de l’immersion gouvernementale dans l’intérieur du pays, une initiative visant à rapprocher l’exécutif des réalités des populations éloignées de la capitale, recueillir leurs doléances et transmettre des informations officielles du pouvoir central. Nzérékoré, située à près de 900 kilomètres de Conakry, a marqué le point de départ de cette tournée gouvernementale.

Dans son allocution, le Premier ministre a également exhorté les soldats de la 4? région militaire à « veiller à la stabilité institutionnelle du pays durant 2025, année électorale au cours de laquelle toutes les élections seront organisées. » Une manière d’insister sur la fin de la transition amorcée depuis le 5 septembre 2021.

Dès lors, venant du chef du gouvernement, une voix autorisée après celles du président de la transition et du président du CNT, il semble établi que toutes les élections prévues en République de Guinée auront lieu en 2025, sauf cas de force majeure. Pourtant, aucun calendrier électoral n’a encore été officiellement publié.

Avant cette déclaration du Premier ministre, une sortie du ministre porte-parole du gouvernement, Ousmane Gaoual Diallo, le 29 janvier 2025, avait semé le doute sur la faisabilité de ce vaste chantier électoral. Lors d’un déjeuner de presse, le ministre des Transports et porte-parole du gouvernement déclarait :

« Toutes les élections ne se tiendront pas au cours de l’année 2025. Mais ce qui est clair, c’est que dans le premier semestre, il y aura le référendum, et dans l’autre semestre, se tiendront les législatives ou la présidentielle… Sauf si on décidait de regrouper toutes les élections à la même date. Après, ça, c’est un autre choix dont je ne peux pas dire aujourd’hui quelle est l’option qui va être retenue. Mais si ça devait être séquentiel, ça veut dire qu’on ne peut pas faire toutes les élections en 2025. »

Cette divergence entre les propos du porte-parole du gouvernement et ceux du Premier ministre soulève une question incontournable : assiste-t-on à une cacophonie gouvernementale ou à une simple mise au point ?

Pour certains observateurs, cette contradiction entre Amadou Oury Bah et Ousmane Gaoual Diallo pourrait ne pas être fortuite. L’histoire politique récente des deux hommes rappelle qu’ils n’entretenaient pas des relations harmonieuses lorsqu’ils étaient encore membres de l’UFDG. Loin de là ! Ils étaient perçus comme de véritables frères ennemis au sein du parti d’Elhadj Cellou Dalein Diallo avant de le quitter chacun de son côté, dans des circonstances bien connues.

Aujourd’hui, les voilà réunis par le hasard de l’histoire au sein du même gouvernement, et il semble que certaines rivalités d’antan pourraient refaire surface sous une autre forme. Faut-il y voir une résurgence des querelles intestines de l’UFDG transposées au sommet de l’État ? Rien n’est moins sûr…

Au-delà de ce "duel" implicite entre le Premier ministre et le porte-parole du gouvernement, une autre voix s'était déjà exprimée sur la question électorale. Le ministre des Affaires étrangères, Morissanda Kouyaté, déclarait en septembre 2024, à la Conférence Ministérielle de la Francophonie à Paris, que « toutes les élections en Guinée auront lieu en 2025, et pourraient même commencer par la présidentielle. »

Face à cette multiplication de discours contradictoires, constat : à l’absence d’un communiqué officiel du ministre de l’Administration du territoire et de la Décentralisation, chargé du processus électoral, l’incertitude demeure totale sur le calendrier des scrutins et sur l'effectivité même d'une de ces élections en 2025, y compris le référendum constitutionnel.

Finalement, entre ces trois hauts responsables de l’État, quelle version faut-il croire ou retenir ? Et surtout, faudra-t-il attendre l’allocution officielle du Général Mamadi Doumbouya, annoncée comme imminente par le Premier ministre depuis Nzérékoré, pour être enfin fixés ?

À ce stade, une chose est certaine : tant que le calendrier électoral ne sera pas publié et que le RAVEC (Recensement Administratif à Vocation d'État Civil), censé alimenter le fichier électoral, avancera au rythme d’un escargot asthmatique, toute certitude sur la tenue des élections en 2025 restera illusoire.

Au vu de ces tergiversations et contradictions, l’hypothèse d’un report des élections n’est plus à exclure. À ce rythme, faudra-t-il attendre 2040 — année symbolique en Guinée avec l’affaire Simandou — pour voir ces scrutins enfin organisés ?

Seule la parole présidentielle, désormais attendue comme un arbitrage final, pourra trancher ce débat qui, pour l’heure, ne fait qu’alimenter la confusion.

Abou Maco

 

 
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