11/2/2025
Les partis politiques qui s’apprêtent à affronter le CNRD – à moins de s’enliser dans la politique de l'autruche en niant l’évidence de la candidature du Général Mamadi Doumbouya – auraient tort de sous-estimer la petite ascension progressive, mais incontestable, de la caravane GMD25 d'Alhoussein Makanéra Kaké à travers le pays.
L’étape déjà de Sinko (avant la ville de Beyla) qui compte moins de cent mille habitants, ce 10 février, a offert une démonstration éclatante de mobilisation populaire, un indicateur que toute opposition sérieuse devrait prendre en compte. Fermer les yeux sur de tels signaux relèverait d’une naïveté stratégique dangereuse. La politique ne se mène ni par improvisation ni par fanfaronnade médiatique : c’est un art rigoureux, où chaque mouvement compte, où chaque voix peut peser lourd au moment du dépouillement.
Ceux qui l’ignorent risquent d’apprendre à leurs dépens une leçon que l’histoire récente de la politique guinéenne a déjà enseignée. Souvenons-nous de la présidentielle d’octobre 2015 : contre toute attente, Dr Faya Millimono, pourtant perçu comme un outsider, s’est hissé à la quatrième place derrière Alpha Condé, Cellou Dalein Diallo et Sidya Touré, laissant derrière lui des figures plus médiatisées comme Lansana Kouyaté, Papa Koly Kourouma ou Gandhi Tounkara. Il fut la révélation politique du scrutin du 11 octobre 2015, devenant ainsi la quatrième force politique de la Guinée. Qui l’eût cru ? Son ascension fulgurante a pris de court ceux qui avaient trop misé sur leur notoriété passée sans mesurer l’évolution du terrain.
Aujourd’hui, l’histoire pourrait bien se répéter. En politique comme en football, rien n’est jamais gagné d’avance. Au lieu de se réfugier derrière des vloggeurs "insultologues" en guise de stratégie politique, le RPG/Arc-en-ciel, l’UFDG et l’UFR feraient mieux d’arrêter de minimiser un potentiel adversaire comme Mamadi Doumbouya et de réorganiser leurs troupes, aujourd’hui éparpillées, cherchant manifestement des repères.
Car au final, une seule voix peut suffire à faire basculer l’issue d’une élection. Et ceux qui négligent cette réalité risquent de le payer au prix fort.
Abou Maco |