13/12/2025
Il y a des silences qui en disent plus long que les discours. Et puis il y a ce mutisme-là : celui d’un homme qui prétend solliciter la confiance d’un peuple tout en se terrant dans un palais devenu bunker.
Depuis l’ouverture officielle de la campagne, le 27 novembre, Mamadi Doumbouya n’a pas foulé une seule fois la poussière du terrain politique. Pas un bain de foule. Pas un débat. Pas une contradiction. Pas même un geste symbolique. Rien. Un vide. Un fantôme. Ils laissent aux démagogues, aux marmailleurs et aux opportunistes le "sale boulot" d'approcher la plèbe. Lui en est trop digne.
De mémoire de Guinéen, jamais un candidat à une élection presidentielle n'avait montré aurant de mepris à l'eagrd du peuple dont il sollicite les voix. Un mépris inédit dans l’histoire politique guinéenne. Un mépris méthodique, presque doctrinal, qui transforme l’élection en simple formalité administrative. Comme si la souveraineté populaire n’était qu’un décor. Comme si le peuple devait se contenter d’applaudir un pouvoir qui ne daigne même plus se montrer.
Une campagne électorale est, dans toute démocratie, un moment de vérité. On y confronte des visions, on y expose des contradictions, on y assume des choix.
Refuser cette épreuve, c’est refuser la politique elle-même. C’est préférer la verticalité militaire au dialogue républicain. C’est transformer la compétition électorale en cérémonie d’allégeance.
Mamadi Doumbouya ne fait pas campagne parce qu’il ne veut pas avoir à convaincre.Il ne débat pas parce qu’il ne veut pas avoir à répondre. Il ne se montre pas parce qu’il ne veut pas avoir à assumer son parjure. Il se contente d’être là, quelque part derrière les murs du palais, persuadé que sa seule présence suffit.
Le comportement du “candidat fantôme” est une insulte ftoide au corps électoral qu'il traite comme un vulgaire figurant de son propre scénario. Partout en Afrique, meme lorsque la victoire est ecrite d'avance, le candidat, par respect à l'électeur fait semblant. Mamadi lui ne fait pas semblant, il méprise même ceux qui vont voter pour lui.
Dans l’imaginaire politique, le palais est un lieu de représentation. Chez Doumbouya, il est devenu un lieu de dissimulation. On n’y gouverne pas : on s’y retranche.
On n’y dialogue pas : on y surveille. On n’y prépare pas l’avenir : on y entretient la peur du présent.
Le peuple, lui, attend.
Il attend un candidat.
Il n’a qu’une ombre.
La Guinée mérite mieux qu’un fantôme.Elle mérite un débat, une vision, une confrontation d’idées. Elle mérite un candidat qui assume le peuple, pas un chef qui s’en protège.Elle mérite une élection, pas une mise en scène.
Si Mamadi Doumbouya refuse de descendre dans l’arène, c’est peut-être parce qu’il sait que l’arène ne lui appartient pas. Elle appartient au peuple. Et le peuple, lui, n’est pas un décor.
Thierno Barry |