13/5/2023
Le mercredi dernier, Oumar Sylla dit Foniké Menguè, Ibrahima Diallo et Mamadou Bilo Bah, tous responsables du FNDC ont été remis en liberté après près d’un an de détention sans jugement. De même que les circonstances de leurs arrestations, le collectif des avocats de la défense dénonce la manière dont ses activistes de la société civile ont recouvré leur liberté même s’il s’en réjouit.
Poursuivis pour «provocation a un attroupement illégal, destruction ou dégradation de biens publics et privés et complicité », Oumar Sylla, coordinateur national du FNDC et les deux autres cadres du mouvement citoyen ont été libérés quelques heures après rejet du pourvoi en annulation du Parquet général contre l’arrêt de la cour d’appel annulant le volet criminel des charges articulées contre eux. Ce qui, aux termes du code de procédure pénal, donnait lieu à l’ouverture de leur procès en première instance. Procès à l’issue duquel, ils allaient être purement et simplement relaxés, estiment un membre du collectif désormais convaincu que leurs clients n’étaient pas retenus par la justice. « On se réjouit quand même qu’ils soient liberté. Mais nous condamnons avec la dernière énergie, la procédure qui a été utilisée pour leurs libérations. Dès lors que cette libération est irrégulière, tout porte à croire que la justice n’a servi que de tremplin. Ils étaient censés être à la disposition de la justice, écroués à la Maison centrale de Conakry, mais le dossier était traité ailleurs », soutient Maître Salif Béavogui dans un entretien accordé à Guinée7.
Comme Maître Salif Béavogui et ses codéfendeurs, nombreux sont les observateurs de la société guinéenne qui dénoncent la procédure qui a conduit à la remise en liberté de Foniké Menguè et ses camarades.
Dans une déclaration publiée jeudi 11 mai 2023, le Barreau de Guinée soutient que « la justice continue à être à la solde de l’Exécutif ». Faisant allusion particulièrement à la remise en liberté des Foniké en dehors de tout cadre légal.
Contrairement à leur mission, selon le Barreau de Guinée, «les magistrats contribuent eux- mêmes, à travers ces pratiques d’un autre âge, à faire de l’indépendance de la justice un principe vide de sens ».
Toutefois devant la presse, le lendemain, le porte-parole du gouvernement a précisé que la libération des activistes de la société civile s’inscrit dans le cadre de la décrispation du climat politique et social dans le pays. Elle ne signifie pas l’abandon des poursuites engagées contre eux.
KS
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