26/3/2024
Devant la Cour de répression des infractions économiques et financières (CRIEF), lundi 25 mars 2024, l’ancien président de l’Assemblée Nationale, Amadou Damaro Camara, a de nouveau sollicité sa mise en liberté provisoire.
Ce n'est pas tout. Placé sous mandat de dépôt depuis avril 2022 et hospitalisé à l’hôpital sino-guinéen depuis 1 an, l'ancien député a supplié le procureur spécial près la CRIEF de ne plus s'opposer à sa sortie de la prison si cela venait à lui être accordée.
"Monsieur le président dans exactement 15 jours j’aurai 72 ans, MashAllah. Trois semaines plus tard j’aurais 2 ans de prison. Depuis 15 mois, je suis malade et hospitalisé. Ce petit appareil-là [il montre l’appareil], je suis obligé de le mettre sur mon pied au moins chaque trois heures pour ne pas prendre le risque de me blesser parce que je ne sens plus rien. J’avoue que ça allait mieux depuis décembre 2022, mais depuis deux semaines ça a repris de manière inquiétante. Les médecins me disent, que si je continue de me stresser, cette neuropathie périphérique, je risque de perdre mes orteils ou mieux. Je peux des fois marcher. Là où je suis, vous pouvez me planter sans risque un couteau, je ne sentirais rien. Si ça continue ça va se gangrener. L’intérieur même est devenu noir. Ensuite on me dit ne te stresse pas, ne te stresse pas, sinon vous avez un risque d’AVC. Mais je suis hospitalisé à la traumatologie, là où on envoie les grands accidentés. Chaque fois, il y a des décès et même en pleine nuit. Quand je me réveille, je ne peux plus me rendormir.
J'ai fait cinq fois la demande et 5 fois on m’a accordé la liberté provisoire. Je crois que monsieur le président, je me suis soumis à cette justice avec bonne foi depuis juillet on est sur ce procès me concernant, je voudrais solliciter très humblement sachant qu’aucun de vous ne voudrait me voir mutilé apparemment on est loin encore de la fin du procès, qu’il plaise à la cour d’accepter de m’accorder une liberté provisoire sous contrôle judiciaire pour que ce changement de milieu me mette hors risque de perdre mon pied.
(…) Je supplie humblement le procureur de ne pas s’opposer à ça », a longuement plaidé Amadou Damaro Camara.
À rappeler que l'ancien président de l'Assemblée Nationale, Michel Kamano, ex 1er questeur de l’Assemblée Nationale, Zenab Camara, ex 2ème questeur et le patron des tours siamoises de Kakimbo Cheng Jiin-Suey alias Kim sont poursuivis pour des faits présumés de détournement de deniers publics portant sur un montant de 15 milliards de francs guinéens destinés à la construction du siège de l’Assemblée nationale à Koloma.
KS
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