2/7/2024
Les ministres de la Défense et des Finances de la Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO) se sont réunis jeudi dernier dans la capitale nigériane, Abuja, pour décider de la taille d'une force potentielle et du montant nécessaire pour la financer en vue de lutter contre le terrorisme. Une énième rencontre inutile sur la question, à laquelle les pays suspendus de l'organisation sous-régionale et les plus concernés par le terrorisme, le Burkina Faso, le Mali et le Niger, n'ont naturellement pas pris part.
Au terme de cette rencontre, il est ressorti que "le bloc régional de l'Afrique de l'Ouest a besoin de 2,6 milliards de dollars par an pour mettre en place une force de sécurité de 5 000 hommes afin de lutter contre le terrorisme, selon l'une des options envisagées, alors que la seconde concerne la mise en place d’une force de 1500 soldats qui nécessiterait des financements de 481 millions de dollars par an..."
Ainsi donc globalement, la CEDEAO a besoin de 2,6 milliards de dollars PAR AN pour mettre en place une force de sécurité de 5 000 hommes afin de lutter contre le terrorisme ? N'importe quoi ! En contraignant la France d'Emmanuel Macron par exemple à cesser l'entretien et le financement du terrorisme, vous économiserez déjà au moins 2 milliards de dollars. Le complément de la somme, 600 millions de dollars, suffira largement pour neutraliser les autres éléments résiduels incontrôlables de la bande de malfrats restante en une seule année. C'est cela la vérité !
Tant que la CEDEAO n'acceptera pas de reconnaître et de voir en face les réalités de cette guerre imposée à cette partie du continent pour des objectifs de pillages de ressources naturelles, cette situation perdurera. Inutile de se voiler la face et de quémander de l'aide qui sera naturellement détournée à d'autres fins que celles de la lutte contre le terrorisme. Si la volonté de mettre fin, ou à tout le moins de réduire les effets du terrorisme en Afrique de l'Ouest, était sincère, des amis, sujets et proches d'Emmanuel Macron dans la zone ouest-africaine comme Alassane DRAMANE Ouattara, Patrice Talon, Ahmed Bola Tinubu, Umaru Cissoko Embalo et le dernier arrivant Bassirou Diomaye Faye, auraient eu, à n'en pas douter, des moyens de pression sur lui afin qu'il arrête d'endeuiller les pauvres familles sans défense du continent, devant le poncepilatisme de l'ONU et l'hypocrisie des organisations de défense des droits humains. Pour ces dernières, le sort d'un bandit politique incarcéré pour des raisons de subversion (et peut-être même d'intelligence avec le terrorisme ou ceux qui le soutiennent), comme l'avocat d'Ousmane Sonko au Burkina, est de loin plus préoccupant que celui de familles sahéliennes massacrées, torturées et violées chaque jour...
Tant que les Africains de la CEDEAO joueront toujours à la tartufferie, la fourberie et la dissimulation, cette partie du continent sera toujours dominée, ses enfants ainsi que ses bras valides massacrés, ses filles violées, les personnes du troisième âge suppliciées pour permettre à d'autres États de s'enrichir davantage de ses biens pillés au vu et au su de tous.
Ce sont cette prise de conscience et cette volonté inébranlable de mettre fin à un système odieux afin de libérer la sous-région de la domination néocoloniale étrangère qui ont prévalu à la création de l'Alliance des États du Sahel (AES), regroupant dans un premier temps le Burkina Faso, le Mali et le Niger, mais ouverte à tous les peuples luttant pour leur souveraineté entière et réelle. Cette voie, pensons-nous, est meilleure à celle hypocrite de 2,6 milliards de dollars PAR AN, pour entretenir des dictateurs à cols blancs, prétendument "démocratiquement élus".
Abdoulaye Sankara |