28/7/2024
Le 22 juillet 2024 Naby laye Sano, 11 ans, élève à l'école privée ‘’HBB’’ , est décédé suite à une noyade dans un lac artificiel à Kagbelen. Ce lac, qui est situé à quelques mètres du camp N’kwamé Kourouma, appartient à une entreprise de fabrication de dalots.
Tout a commencé dans la matinée, ce 22 juillet, quand trois mineurs dont deux frères Naby laye Sano, Alpha Sano ainsi que le jeune Mandjan ont quitté la maison familiale pour aller, dit-on, chez leur sœur. Leur grand-père un colonel à la retraite à qui Alpha Sano, le grand frère a expliqué les circonstances témoigne :
‘’ C’est la période des vacances, les enfants allaient en promenade vers chez leur sœur. Au passage de ce lac artificiel à ciel ouvert sans clôture, le plus petit Naby laye excité a quitté ses deux frères et a plongé. Sachant qu’il se noyait, le grand frère et Mandjan tentent de le sauver mais en vain. Et finalement le grand frère plonge lui aussi pour aller sauver son petit frère. Quand Alpha commençait à se noyer, Mandjan a pu l’aider pour le sortir de l’eau. Alpha a couru vers la porte de l’usine à qui appartient le lac appelant un vigile au secours. Selon les explications de Alpha, le vigile lui a fermé la porte au nez….’’ nous explique le grand-père des enfants visiblement choqué par ce refus du vigile qu’il qualifie de ‘’ non-assistance à personne en danger’’
Horrifié Alpha a couru vers le camp N’kwamé Kourouma où il a demandé et obtenu de l’aide. Le camp appelle les sapeurs pompiers du Km-36, qui se sont rendus sur les lieux. Le petit Naby laye a été finalement retrouvé et sorti de l’eau par les secouristes. Ces derniers ont tenté une réanimation sur place mais en vain, nous explique un autre membre de la famille, l’un des premiers à être informé de la noyade.
Le corps a été transporté à la clinique de ‘’36’’. Naby laye Sano a été inhumé le même jour dans l’après-midi du 22 juillet 2024. Lui qui a été 10ème de la classe de passage en 4ème année n’assistera pas à l’ouverture prochaine des écoles.
Le grand-père qui témoigne de la visite dans la famille du représentant de l’entreprise qui fabrique des dalots, ne comprend pas pourquoi un tel lac peut rester ouvert sans aucune entrave pour la sécurité.
Justement les premières tentatives de l’entreprise de remplir le lac dès après la noyade mortelle ont été empêchées par les populations riveraines remontées contre l’entreprise. Et pourtant à notre arrivée sur ce site, le 25 juillet 2024, cet énorme trou, comme une piscine, qui servait de retenue d’eau pour l'entreprise, était presque rempli et fermé.
Arrivée précipitamment de l’intérieur du pays au lendemain de l’enterrement, c’est une maman visiblement sidérée par cette perte que nous avons trouvé dans la famille Sano.
Au-delà de la ‘’non assistance en personne en danger’’ la famille croit également qu’il y a ‘’une négligence dans la sécurisation du lac.’’ Mais elle n’a pour l’instant pas décidé de porter plainte contre l’entreprise et son employé.
CAMARA Naby Moussa
A suivre
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