24/8/2024
La République n'est pas uniquement une entité politique; elle est avant tout un projet social qui se doit de protéger et de soutenir chaque citoyen, particulièrement dans les moments de détresse. Ainsi, il est impératif pour tous, en premier lieu pour le gouvernement, de porter assistance aux victimes des inondations survenues ce matin à Conakry. Ces citoyens, qui ont vu leur vie bouleversée par la furie des eaux, doivent être accompagnés dans cette épreuve avec une solidarité nationale renforcée.
À plus long terme, des mesures structurelles doivent être envisagées pour prévenir de telles catastrophes. Il ne s'agit plus simplement de réparer les dégâts après coup, mais d'adopter des solutions durables, même si cela implique de démolir des constructions illégales ou mal situées, afin de dégager des voies naturelles pour l'écoulement des eaux. La gestion proactive des infrastructures urbaines est indispensable pour éviter que ces situations ne se répètent.
Malgré les avertissements précoces des services météorologiques pour ce qui arrive maintenant, le gouvernement n'a pas réagi avec la rapidité et l'anticipation nécessaires. Cette absence de réactivité a laissé les populations vulnérables face à la déferlante. Les solutions de colmatage habituelles, souvent adoptées pour pallier les crises, ont montré leurs limites, cédant sous la pression des eaux.
De plus, avec un budget aussi limité face à des défis aussi complexes, il faut reconnaître que la marge de manœuvre de l'Agence nationale de gestion des urgences et catastrophes humanitaires (ANGUCH) est réduite pour apporter l'assistance requise à toutes les victimes. À moins de déclarer une situation d’urgence humanitaire circonscrite, l'agence risque de ne pas pouvoir répondre efficacement à cette crise.
En ces moments critiques, notre solidarité doit aller vers tous ceux qui sont durement éprouvés. Plus que jamais, la République doit se montrer à la hauteur de son rôle social, en mobilisant toutes les ressources nécessaires pour soutenir et protéger ses citoyens, comme cela se manifeste déjà avec les services de la protection civile (sapeurs pompiers).
Abdoulaye Sankara |