25/1/2025
En Guinée, l'année 2025 semble être celle du grand déballage des scandales latents. Après l'Office Guinéen de Publicité (OGP), c'est désormais l'Office de la Poste Guinéenne (OPG) qui attire les projecteurs. Attention, ne confondons pas : l'un s'occupe des annonces, l'autre des lettres et colis postaux, mais les deux semblent exceller dans les crises sociales.
Les travailleurs de l'OGP, déjà descendus dans la rue, ont manifestement ouvert la voie à leurs collègues de l'OPG. Ces derniers, excédés, prévoient à leur tour de protester pour réclamer des arriérés de salaire de 4 à 5 mois. À cela s’ajoute une gestion opaque et une direction décriée pour son autoritarisme, incarnée par une responsable qualifiée d'acariâtre, qui semble confondre gestion des ressources humaines et gestion familiale.
Il urge de prendre le taureau par les cornes. Les autorités doivent payer ces arriérés de salaires qui plongent de nombreuses familles dans la détresse, en attendant l’éventuelle subvention de 37 milliards de francs guinéens de l'État. Mais cela ne suffira pas : un audit approfondi de la gestion de l'OPG s’impose. Un tel audit ne se limite pas à débusquer les "bandits à col blanc" ; il est aussi important pour identifier des solutions de redressement là où la machine administrative est enrayée.
Fait troublant, le Conseil d'administration de l'OPG a validé, le 17 janvier dernier, le budget 2025. Mais une question s’impose : comment peut-on valider un budget pour l’avenir alors que les salaires des mois passés restent impayés ? Miser sur une subvention hypothétique dans un contexte où les caisses de l’État sont désespérément vides relève presque de l'absurde.
Il est donc urgent de clarifier cette situation et, en priorité, de payer les salaires en souffrance. Car si rien n'est fait, ce nouveau scandale risque d’exploser au grand jour et de laisser des traces indélébiles dans une année déjà bien tumultueuse.
PS : En image, le directeur et la directrice adjointe de l'OPG
Abou Maco |