27/5/2025
Au cours d'une rencontre avec la presse à son siège situé dans le quartier de Boulbinet, commune de Kaloum, le lundi 26 mai, le Directeur général de l'AGRASC (agence de gestion et de recouvrement des avoirs saisis et confisqués, Alpha Seny Camara, a apporté des "précisions claires et légales" concernant l'avis de vente aux enchères publiques des immeubles et usine d'anacarde de Docteur Mohamed Diané saisis et confisqués par la CRIEF (cour de répression des infractions économiques et financières) au profit de l'État guinéen.
L'annonce de la vente aux enchères publiques de ces biens immobiliers de l'ancien ministre de la défense qui a fait appel de sa condamnation en première instance, a provoqué énormément de réactions contradictoires. C'est pourquoi, a indiqué Alpha Seny Camara, l'AGRASC a jugé utile d'éclairer la lanterne de l'opinion publique.
"Nous avons fait appel pour qu'on échange sans passion. Parce que s'il y a des passions et des indignations, c'est le peuple qui va être troublé. Or si le peuple est troublé c'est que ceux qui gouvernent ce peuple sont troublés. Et pour éviter qu'il ait des troubles dans la cité, nous avons l'obligation de ramener tout le monde au même niveau d'information. Maintenant de bonne foi, si vous avez la bonne information, vous pouvez être là et aider à ce que cette information que vous avez comprise passe prendre le pas. Mais si vous êtes de mauvaise foi aussi, même si vous savez la réalité, vous dites ce que vous voulez (...) Mais nous nous vous appelons pour que vous sachez légalement qu'est ce qui se passe. C'est ça le motif de la rencontre d'aujourd'hui", a brièvement expliqué le Directeur général avant de revenir au vif du sujet.
"Depuis que nous communiquons sur ces affaires là , nous n'avons jamais dit le nom de quelqu'un. On disait telle personne... Mais dire que c'est telle personne, c'est la première fois que je le fais. Pour quoi, parce que nous avons obtenu des décisions de justice qui parlent nommément des gens. C'est le cas de Docteur Diané qui est condamné à cinq ans d'emprisonnement. Quand on dit cinq ans d'emprisonnement, ça veut dire cinq ans de prison ferme. Il est condamné à payer à l'État guinéen, cinq cents milliards de francs guinéens. Le juge qui a rendu cette décision a ajouté que nonobstant tout recours, c'est à dire que quelque soit ce que Docteur va faire comme appel, pourvoi en cassation, il doit payer le quart de sa condamnation pécuniaire. Donc le quart de cinq cents milliards, s'il y a des bons mathématiciens dans la salle, ça fait 125 milliards. L'État guinéen, à travers l'agence judiciaire et en fin au niveau de l'AGRASC, a besoin de ce montant. Donc l'AGRASC est en train de chercher où trouver les 125 milliards que Docteur doit à l'État guinéen (...) C'est ça que nous avons entrepris de faire. Ce n'est pas parce qu'on veut, comme le dit certaine presse, vendre les biens de quelqu'un. Si le juge n'avait pas dît de récupérer le quart du montant quelques soient les voies de recours à exercer, on serait resté tranquille en attendant la décision finale. Ça c'est très important. Parce qu'en cours de procédure, l'AGRASC peut vendre un bien, peut aliéner ou offrir des biens en position d'être confisqués. Ça c'est important. Ce n'est pas la qualité des personnes condamnées qu'il faut voir mais c'est la décision du juge qu'il faut voir. Parce qu'à l'école de droit on dit tout ce qui jeûne la morale ne jeûne pas forcément le droit", poursuivi Alpha Seny Camara.
Bref, pour le Directeur général de l'AGRASC, "la sensibilité de cette affaire tire uniquement sa source de la qualité de l'homme qui est condamné". Or, souligne le magistrat, la qualité de l'homme condamné compte beaucoup mais l'application de la loi prime sur la qualité de l'homme condamné.
Alpha Seny Camara a souligné par ailleurs que l'AGRAS à travers ses recettes est utile pour le financement de certains projets d'infrastructures de sa tutelle, le ministère de la justice et des droits de l'homme.
KS
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